Questions / Réponses

Vous vous posez des questions sur l'arrêt, sur les traitements existants, les méthodes pour y arriver, ... ? Dans cette rubrique, Tabac info service répond aux questions les plus fréquemment posées et vous donne les clés pour mieux appréhender votre démarche d'arrêt du tabac.

Votre question

Depression et arrêt du tabac

Bonjour
Il y a maintenant 6 ans j'ai tenté d'arrêter de fumer (Je fume environ 30 cigarettes par jour. Depuis 20 ans). Sans substitut. Au bout de 6 jours difficiles je me suis réveillée en pleine nuit avec une peur panique et une forte tentation de sauter par la fenêtre. J'ai vu mon généraliste, consulté aux urgences psychiatriques dans la journée, recommencé à fumer tout en prenant de forts doses d'anxiolitiques pendant un mois. Depuis, je fume toujours, ai pris des antidépresseurs pendant 5 ans et suis tjs très dépressive. Depuis une semaine j'accompagne mon frère, 41 ans, souffrant d'un cancer du fumeur (langue). Terrifiée par la situation et plus dépressive que jamais je suis cependant à nouveau obsédée par l'idée d'arrêter de fumer. Que faire ? Je me sens si faible et prisonnière.
Merci

Notre réponse

Bonjour,

Merci de votre témoignage.

Les sensations de tristesse et de déprime sont aussi des signes de manque physique, ce qui n'est pas toujours très connu. Une première approche pourrait être de prendre un peu de nicotine de substitution, sous forme de pastilles ou de gommes, par exemple.

D'autre part, à l'arrêt du tabac, il y a moins de sécrétion de dopamine dans le cerveau, car  cette sécrétion était artificiellement augmentée par le tabagisme. Or la dopamine, c'est l'hormone du plaisir, qui devient plus difficile à obtenir.

Tout ce que vous pouvez faire, exprès pour vous faire plaisir, sera aussi une bonne solution pour rééduquer votre cerveau et le réhabituer à fonctionner naturellement. Il aura besoin de quelques semaines, soyez patiente.

Autre info importante sur le rôle anti-dépresseur et anxiolytique de la cigarette: il ne fonctionne qu'à très court terme. Sur le long terme c'est l'inverse.

En effet, ce sont les fumeurs qui ont le plus fort taux de dépression, et c'est chez les personnes dépressives que l'on trouve le plus de fumeurs.

Par contre, c'est chez les ex-fumeurs que le taux de dépression est le plus faible!

Si vous avez envie d'essayer d'arrêter fumer, lancez-vous! 

Par contre, le mieux serait d'y aller doucement, en commençant par une réduction.

voici comment vous y prendre, car cette méthode nécessite tout de même un peu de rigueur: remplacer les cigarettes non fumées par de la nicotine de substitution pour éviter le manque physique et la "sur-inhalation" des cigarettes qui restent. Elle doit être limitée dans le temps pour ne pas retomber dans votre consommation antérieure.

Le but est d'arriver en quelques jours à remplacer une cigarette sur deux par un substitut (comme gommes, pastilles, comprimés à fondre sous la langue, inhaleur ou spray). Quant aux cigarettes qui restent, vous vous efforcerez de les fumer en les tenant de la mauvaise main, et pas dans les situations les plus habituelles. Ceci pour que le confort de la cigarette soit amoindri et que ne la considériez plus de votre façon habituelle. Vous prendrez confiance en vous et vous sentirez moins prisonnière puisque vous aurez une alternative à la cigarette.

Les gommes, les pastilles et l'inhaleur son autorisés pour la réduction.

Et si c’est vraiment trop difficile, n’hésitez pas à nous appeler au 39 89, nous serons là pour vous accompagner, de manière gratuite et personnalisée.

Vous aurez eu le courage de tenter l'aventure, et ce sera une victoire pour vous, quel que soit le résultat.