Questions / Réponses
Vous vous posez des questions sur l'arrêt, sur les traitements existants, les méthodes pour y arriver, ... ? Dans cette rubrique, Tabac info service répond aux questions les plus fréquemment posées et vous donne les clés pour mieux appréhender votre démarche d'arrêt du tabac.
Votre question
Apprehension + Date d’arrêt
Bonjour,
J’ai fait un infarctus le 9 octobre dernier. Depuis, Je suis l’hôpital et bien entendu je ne fume plus. Je vais partir en centre de réadaptation pour 15 jours et donc ne pourrai plus fumer non plus. Depuis le 9 octobre je mets quotidiennement des patch.
En fait, je suis surprise de ne pas ressentir de réel manque physique mais est-ce du à mon état de fatigue ? Autrement dit est-ce que quand j’irai mieux je ressentirai le manque ?
J’appréhende le retour à la maison et mes habitudes quotidiennes !
Pensez-vous qu’un mois de sevrage m’aura permis de passer la période la plus difficile physiquement ?
Merci d’avance pour vos réponses
Notre réponse
Bonjour Manuelle,
Merci de votre question, elle montre que avez été bien accompagnée après cet infarctus. C'est une vraie opportunité d'arrêter de fumer que vous voulez saisir, alors bravo !
Le patch est une très bonne aide pour arrêter de fumer, il vous permet de ne pas être en manque physique, et ce confort n'a rien à voir avec la fatigue. Aller mieux ne fera pas revenir de manque physique.
Un mois de traitement n'est en général pas suffisant, vous devrez sans doute continuer les patchs à la maison.
La diminution des patchs doit être progressive, c’est très important. Les paliers doivent durer 4 semaines a priori, et la diminution doit se faire par tranche de 7 mg.
Par exemple, si on commence par du 21 mg, alors c’est 28 jours à 21 mg, puis 28 jours à 14 mg et enfin 28 jours à 7 mg. Ne pas sauter d’étape permet la diminution peu à peu des récepteurs nicotiniques responsables du manque physique. Ils finissent par disparaître, mais il faut leur en laisser le temps.
Par contre, et là, vous avez tout à fait raison, le retour à la maison est souvent une étape difficile à franchir quand on a arrêté à l'hôpital et dans l'urgence.
Ce retour va réveiller les deux autres dépendances en plus de la dépendance physique :
- la dépendance psychologique, c'est le fait d'avoir recours au tabac en fonction de vos émotions, comme le soulagement que vous pourrez ressentir à rentrer vous. Ce sera important de changer les idées que vous avez sur la cigarette et sur ce qu'elle vous apporte.
- la dépendance comportementale, c'est le fait d'avoir pris l'habitude de fumer en faisant une certaine action : vous allez retrouver votre canapé, votre table basse, votre cuisine et vos cendriers... Quelqu'un peut-il, avant votre retour, éliminer tout ce qui se rapporte à votre tabac ? Laver les rideaux, changer la disposition des meubles et désodoriser si vous fumiez dedans ? C'est peut-être compliqué à organiser mais c'est important.
Pour ces deux dernières dépendances, vous allez avoir besoin de changer votre manière d'affronter le quotidien, ses mille et une contrariétés, émotions, rituels liés à la cigarette.
A cet égard, notre page Je surmonte les difficultés du quotidien peut vous aider à trouver des solutions différentes, que vous pourrez ensuite adapter à vos goûts et à votre quotidien.
Vous devrez aussi décider que vous ne fumerez plus. Imaginez-vous chez vous, tranquillement installée, sans cigarette, et contente de vous. Faites cet exercice tous les jours, pour toutes les pièces où vous fumiez.
Et plus personne ne devra fumer chez vous.
Changer vos habitudes sera une grande aide pour que votre arrêt se maintienne.
Mais le mieux, ce serait que vous nous appeliez au 39 89, car rien ne vaut le lien de confiance et de collaboration que vous pourriez nouer avec une (ou un) de nos tabacologues. Nous pourrons envisager avec vous les changements à mettre en place.
Pour vous encourager à tenir, nous vous invitons à consulter notre page les bienfaits de l'arrêt du tabac pour que vous puissiez voir aussi les points positifs de votre arrêt.
Bon retour à la maison !